3 raisons de ne pas se fier aux rendements affichés par les fonds mutuels
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Le marketing des firmes de fonds mutuels nous vante constamment les talents de leurs gestionnaires vedettes. On nous y présente invariablement des fonds qui – sous la gouverne de ces vedettes – ont obtenu d’excellents rendements. Année après année, vous investissez vos épargnes dans ces fonds, dans l’espoir de réaliser des rendements supérieurs. Après tout, ces gestionnaires ne sont pas des vedettes pour rien; ils doivent avoir du « talent ». Pourtant, le rendement de votre portefeuille demeure médiocre et ne ressemble en rien à celui que vous font miroiter les brochures de marketing et votre conseiller financier.
Pourquoi?
La question est importante puisque l’atteinte de vos objectifs financiers – notamment votre retraite – est en jeu.
D’abord, une mince consolation : aussi médiocre soit-il, votre rendement est comparable à la moyenne des investisseurs en fonds mutuels. Or, cette moyenne est nettement inférieure aux rendements affichés par les fonds mutuels eux-mêmes. Une étude[1] publiée annuellement aux États-Unis démontre que les détenteurs de fonds mutuels d’actions ont fait un rendement annuel moyen inférieur de 3,5% au S&P 500 au cours des 20 dernières années. Du coté des obligations, les résultats sont encore plus désastreux puisque les investisseurs ont réalisé un rendement annuel qui est 4,8% inférieur à celui du marché obligataire. Alors, comment les fonds mutuels peuvent-ils afficher d’excellents résultats alors que ceux qui y investissent font des mauvais rendements.
Les firmes de fonds mutuels procèdent régulièrement à la « réorganisation » de leurs fonds et notamment à la fusion de fonds entre eux (ou à leur fermeture pure et simple). Ces fusions – annoncées dans des communiqués plutôt discrets – permettent de faire « disparaitre » les fonds qui ont connu un mauvais rendement en les fusionnant avec des fonds ayant connu un bon rendement. Ainsi, la firme n’a plus à afficher le rendement du « mauvais fonds », puisqu’il n’existe plus! Elle ne publie que le rendement du « bon » fonds et de son gestionnaire vedette. Ces fusions et fermetures de fonds sont monnaie courante dans l’industrie : 42% des fonds communs d’actions canadiennes ont ainsi « disparu » au cours des 5 dernières années[3].
Une autre pratique courante dont beaucoup d’investisseurs sont des victimes plus ou moins consentantes est celle du « fonds mutuels du mois ». Lorsque les fonds à dividendes élevés, par exemple, ont connus un excellent rendement au cours de la dernière année, l’ensemble de l’industrie – des firmes de fonds mutuels aux conseillers en placement en passant par la presse financière – vanteront les mérites de cette approche de gestion et pousseront les investisseurs vers ces fonds. Les rendements affichés dans la publicité des firmes de fonds mutuels seront ceux de ces fonds. Voilà comment l’investisseur moyen achète dans le haut de la vague. Hélas, comme ces firmes elles-mêmes vous le diront (dans une toute petite note de bas de page) : « le rendement passé n’est pas indicatif du rendement à venir ».
Maintenant qu’on sait comment l’industrie des fonds mutuels vous amène à acheter dans le haut de la vague, voyons comment la table est aussi mise pour que vous vendiez…dans le creux de la vague. Tous les styles de gestion et les secteurs passent en effet à travers des cycles. Ils connaissent des périodes plus ou moins longues de surperformance qui sont suivies de périodes de sous-performance et les « gestionnaires vedettes » n’y peuvent rien changer. Durant leur période de surperformance, les fonds qui investissent dans ces styles ou ces secteurs connaissent un afflux de nouveaux investisseurs qui culmine généralement…juste avant que la tendance ne se renverse. Ayant acheté ce fonds en fin de cycle, la plupart des investisseurs subiront l’inévitable période de sous-performance qui durera souvent plusieurs années, ou jusqu’à qu’on leur propose de le vendre pour investir dans le prochain « fonds mutuel du mois »…
La triste vérité est que la vaste majorité des fonds mutuels offrent une performance inférieure aux indices de marché. Puisqu’on ne peut pas se fier aux rendements passés pour identifier les fonds qui ont une chance de bien performer dans l’avenir, comment pouvez-vous faire les bons choix et améliorer le rendement de votre portefeuille? Tout simplement en investissant dans un portefeuille de fonds négociés en bourse indiciels à faible coût qui vous assure de récolter le rendement du marché, dividendes inclus. Vous aurez ainsi réalisé un rendement nettement supérieur à la moyenne des investisseurs!
Archer gestion de patrimoine offre une alternative aux grandes institutions financières et aux fonds mutuels. Nous sommes des conseillers financiers indépendants et utilisons une approche indicielle pour structurer un portefeuille diversifié et personnalisé qui minimise les risques, les coûts et votre facture d’impôt. Archer est inscrite auprès de l’Autorité des marchés financiers.
[1] DALBAR's 22nd Annual Quantitative Analysis of Investor Behavior
[2] Idem. Au 31 décembre 2015
[3] S&P Global, SPIVA® Canada Scorecard, 2015