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3e trimestre 2019: Un duel à finir

Revue trimestrielle

Richard Morin

Mise à jour :
11
October
2019
Mise à jour :
October 11, 2019

Un duel à finir

Nous assistons présentement à un duel à finir. Non, il ne s’agit pas du duel qui oppose la Chambre des représentants à la Maison-Blanche pour la destitution de Donald Trump!

On parle plutôt des signaux discordants que nous envoient les marchés boursiers d’une part – les bourses américaine et canadienne ont toutes 2 atteint des records au dernier trimestre – et le marché obligataire d’autre part, où les taux sur les obligations de gouvernements sont à des niveaux historiquement bas, voire négatifs. À terme, l’optimisme du marché boursier n’est pas compatible avec le comportement défensif observé du côté obligataire : un des 2 marchés se « trompe ».

Classes d’actifs Rendements en C$
3e  trim AÀD
Obligations[1] 1,2% 7,8%
Actions
·         Canadiennes[2] 2,5% 19,1%
·         Américaines[3] 2,9% 17,0%
·         Internationales (EAEE)[4] 0,1% 9,5%
·         Marchés émergents[5] -3,0% 2,2%
Placements immobiliers (REITs)[6] 7,3% 23,6%

En effet, des taux aussi bas (1,51% sur les obligations américaines à échéance dans 10 ans, 1,23% au Canada et -0,59% en Allemagne au moment d’écrire ces lignes) reflètent une bonne part de pessimisme chez les investisseurs, même si des facteurs démographiques sont en jeu, comme nous l’avons écrit dans un récent billet. Le signal est encore plus clair lorsque les taux à long terme sont inférieurs à ceux à court terme (la fameuse courbe inversée indiquant que les investisseurs craignent une récession).

Alors, qui a raison, le marché boursier qui semble croire que la croissance économique va se maintenir et les profits des entreprises continuer de croitre? Ou est-ce plutôt le marché obligataire qui voit juste, avec une récession vers la fin de 2019 ou en 2020, accompagnée d’un marché boursier baissier?

La réponse à cette question devra probablement attendre encore quelques mois. Pour l’instant cependant, le portefeuille Archer continu à générer de bons rendements et sa portion obligataire permettra d’amortir le choc lors d’une éventuelle baisse du marché.

Actions canadiennes : on joue défensif

Les actions canadiennes ont atteint un niveau record au troisième trimestre et ont généré un rendement de 2,5%. Puisqu’il est inversement corrélé avec les taux d’intérêt, c’est le secteur des services publics qui a le mieux performé avec une hausse de 9,0% pour le trimestre (30,3% depuis le début de l’année). Les investisseurs achètent ces titres pour les mêmes raisons qu’ils achètent des obligations : ils génèrent un revenu courant et offrent une certaine protection en cas de ralentissement économique et de marché baissier.

Un autre secteur défensif, celui de la consommation de base, a surperformé au cours du trimestre, en hausse de 5,4%.

Les secteurs cycliques de l’énergie et des matériaux ont continué à sous-performer, comme ils le font depuis le début de l’année. Le secteur industriel est en baisse de 1,8% sur le trimestre, sans surprise compte tenu du ralentissement qui frappe ce secteur au Canada et ailleurs dans le monde.

Les titres de technologie ont assez bien fait avec une hausse de 3,3%, mais se sont essoufflés en fin de trimestre, avec la correction des titres de Shopify et de BlackBerry, en baisse de 19,6% et 24,1% respectivement en septembre.

Les titres de cannabis ont tous continué leur chute avec des baisses allant jusqu’à 43% au cours du trimestre, sans conséquences notables sur le rendement du portefeuille d’Archer.

Actions américaines : on aime encore les baisses de taux d’intérêt

Encore une fois, la bourse américaine a fait fi des menaces qui pèsent sur l’économie mondiale – guerre commerciale, ralentissement en Europe et dans le secteur industriel américain – et a atteint un autre niveau record au cours du trimestre. La hausse du S&P500 a été de 1,2%. Il faut dire que les profits des entreprises continuent d’être au rendez-vous et que les taux faméliques offerts sur les obligations n’offrent pas une alternative attrayante.

Comme au Canada, les secteurs défensifs ont surperformé, avec les services publics en tête (+8,4% sur le trimestre) suivi de l’immobilier (+6,9%) et de la consommation de base (+5,4%), alors que les titres cycliques ont sous-performé.

Les mouvements de la bourse américaine demeurent largement dictés par les anticipations de taux d’intérêt, ce qui mène à la situation paradoxale où de mauvaises nouvelles peuvent faire monter la bourse. En effet, les signes de ralentissement de l’activité économique augmentent la probabilité de baisse de taux par la banque centrale américaine (Federal Reserve), ce qui rend les actions encore plus attrayantes. Ce jeu ne peut cependant durer indéfiniment. Si le marché conclut qu’une récession est inévitable malgré les efforts de la Fed, les actions subiront le contrecoup. On sera alors heureux d’avoir conservé une bonne portion du portefeuille en obligations à long terme.

Actions internationales : le Japon sauve la mise

Les actions internationales des pays développés ont généré un rendement de 0,1% en dollars canadiens lors du troisième trimestre. N’eût été l’excellente tenue de la bourse japonaise (+4,5%), le rendement aurait été négatif. Il semble que le marché ait finalement reconnu que les actions japonaises sont attrayantes compte tenu d’un ratio cours/bénéfices nettement plus bas qu’aux États-Unis et d’une croissance respectable des profits, malgré le vent de face résultant des tensions avec la Corée et la hausse de la taxe de vente.

La plupart des pays européens ont offert un rendement positif en devise locale mais négatif en CAD, résultat de la faiblesse de l’Euro face au dollar.

La bourse de Hong Kong a connu une baisse de 11,7% qui s’explique par les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis qui affectent plusieurs entreprises locales. Les manifestations qui secouent la ville y sont pour très peu. Compte tenu du poids relativement faible de Hong Kong dans l’indice, l’impact sur nos rendements est négligeable.

Marchés émergents : un trimestre difficile

Le trimestre a été difficile pour les marchés émergents, qui ont baissé de 3,0% en dollars canadiens.La guerre commerciale et le ralentissement de la croissance expliquent sans doute la baisse d’appétit pour la bourse chinoise qui a perdu 4,3%. D’autres pays ont fait pire, comme l’Arabie Saoudite (-9,5%), la Thaïlande (-6.2%) et l’Afrique du Sud (-6,0%). La bonne tenue de Taiwan (+5,1%) et du Brésil (+3,7%) a limité la baisse.

Obligations : montagnes russes!

Après être brièvement passés sous la barre de 1,5% à la fin août, les taux sur les obligations américaines à échéance de 10 ans sont remontés à près de 1,9%...pour finalement redescendre vers 1,5% au moment d’écrire ces lignes!

Les taux 10 ans reflètent en bonne partie la perception qu’ont les investisseurs des perspectives économiques. En termes simples, quand les taux descendent, c’est que les investisseurs anticipent un ralentissement. Quand ils montent, c’est signe que l’inquiétude s’estompe. Les montagnes russes du dernier trimestre sont le reflet de l’incertitude quant aux perspectives économiques et des perceptions qui changent au gré des statistiques publiées à chaque semaine.

Le taux 10 ans a même brièvement été inférieur au taux 2 ans au cours du trimestre (la fameuse courbe de taux inversée); une indication claire que le marché anticipe un ralentissement et des taux encore plus bas dans le futur. Ce qui inquiète est que les 5 derniers épisodes de courbe inversée ont tous été suivis d’une récession.

Bien que les taux soient environ 0,3% plus bas au Canada, leurs mouvements suivent de près ceux des taux américains.

Malgré tout, les obligations ont contribué un rendement de 1,2% sur le trimestre au portefeuille Archer.

Fiducies de placement immobilier (REITs) : une classe à part!

Comme les obligations, les REITs ont bénéficié de la baisse des taux 10 ans au cours du trimestre. C’est normal : quand les taux sur les obligations descendent, les revenus réguliers générés par les REITs sont une alternative intéressante. Leur rendement de 7,3% sur le trimestre démontre encore une fois que les REITs sont une classe d’actifs distincte des actions qui contribue à la diversification et au rendement du portefeuille.

[1] FTSE TMX Canada UniverseXM Bond Index
[2] S&P/TSX Capped Composite Index
[3] S&P 500 Index[4] MSCI EAFE Index
[5] MSCI Emerging Markets Investable Market Index
[6]  FTSE Canada All Cap Real Estate Capped 25% Index