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4e trimestre 2019 - Une très bonne décennie de rendement!

Revue trimestrielle

Richard Morin

Mise à jour :
4
February
2020
Mise à jour :
February 4, 2020

Bonne année 2020!

L’équipe d’Archer gestion de patrimoine souhaite une excellente année 2020 à tous nos clients, partenaires et amis!

Tout vient à point à qui sait attendre!

Une excellente année 2019 pour les marchés boursiers (22,9% et 24,9% respectivement pour les bourses canadienne et américaine) marque la fin d’une très bonne décennie (6,9% et 16,0% annualisé respectivement). Les risques de récession mondiale semblent s’être estompés, la Federal Reserve américaine a réduit ses taux 3 fois et les profits des entreprises se maintiennent pour le moment. Les marchés ont réagi : les indices boursiers ont terminé l’année et la décennie à des niveaux records.

Classes d’actifs Rendements en C$
  4e trim 2019 10 ans
Obligations[1] -0,9% 6,9% 4,3%
Actions
·         Canadiennes[2] 3,2% 22,9% 6,9%
·         Américaines[3] 6,8% 24,9% 16,0%
·         Internationales (EAEE)[4] 5,9% 15,9% 7,8%
·         Marchés émergents[5] 9,3% 11,7% 5,8%
Placements immobiliers (REITs)[6] -1,5% 21,8% 11,3%

La bonne performance de l’économie canadienne, la hausse du prix du pétrole et des ressources et le resserrement de l’écart des taux d’intérêt avec les États-Unis ont fait du dollar canadien la meilleure monnaie parmi les économies développée en 2019, en hausse de 5% face au dollar américain. L’appréciation de notre devise a quelque peu miné les rendements du portefeuille mondial pour les investisseurs canadiens, en 2019 et pour la décennie.

Les obligations canadiennes ont aussi généré un excellent rendement en 2019 (6,9%) ainsi que pour la décennie (4,3% annualisé). Ce résultat s’explique par la baisse continue des taux d’intérêt à long terme, non seulement au cours de la dernière décennie mais depuis maintenant près de 40 ans, ce qui pousse à la hausse la valeur d’un portefeuille d’obligations. Il ne manquait pourtant pas d’experts depuis 10 ans pour prédire qu’une hausse inexorable des taux d’intérêt vers des niveaux « normaux » allait décimer le portefeuille obligataire, et pour conseiller aux investisseurs de se réfugier dans les obligations à court terme. Ceux qui les ont écoutés ont dû se contenter d’un rendement annuel de 2,4% avant frais.

Très peu de gens avaient prédit de tels rendements à l’issue de la crise financière de 2008-2009. À l’aube des années 20, il est tout aussi hasardeux de faire des prédictions sur l’économie ou les marchés financiers. La plus longue période d’expansion économique de l’histoire moderne prendra-t-elle fin en 2020? Le marché boursier a-t-il pêché par excès d’enthousiasme en 2019 et subira-t-il une correction? Verra-t-on les taux d’intérêt à long terme amorcer une remontée durable? Personne ne peut répondre à ces questions et par conséquent, personne ne devrait parier son capital-retraite sur l’un ou l’autre de ces scénarios.

C’est en bonne partie parce ce qu’Archer ne fait jamais de prédictions (et donc jamais de prédictions erronées!) que nos clients font de meilleurs rendements : 1,3% annuellement de mieux que la moyenne des fonds canadiens[7].

Tout vient à point à qui sait attendre!

Actions canadiennes : « pot.com crash »

La bourse canadienne, faut-il le rappeler, est très concentrée : 4 grands secteurs (finances, énergie, matériaux et industriels) comptent pour plus de 70% de la capitalisation boursière. Ces 4 secteurs ont tous connus des rendements entre 16% et 24%, de sorte que la bourse canadienne a généré 22,9% sur l’année. La tenue relativement bonne de l’économie canadienne, la hausse du prix du pétrole et des matériaux et le raffermissement du secteur résidentiel expliquent cette performance.

Les titres de technologie – Shopify en tête – ont beau avoir progressé de 63%, ils ne pèsent simplement pas assez dans l’indice (5,7%) pour avoir un impact majeur.

Il en va de même pour les titres de cannabis. La baisse de jusqu’à 60% de certains de ces titres (un « pot.com crash »?) mérite à peine une note de bas de page puisqu’ils ne représentent que 0,5% de l’indice.

Secteur Rendements
S&P / TSX Composite (en CAD) S&P 500 (en USD)
Énergie 16.2% 11.8%
Matières 22.1% 24.6%
Valeurs industrielles 23.6% 29.3%
Consommation discrétionnaire 13.1% 27.9%
Biens de consommation de base 12.8% 27.6%
Soins de santé (incluant cannabis) -11.4% 20.8%
Finance 16.9% 32.1%
Technologie de l’information 63.5% 50.3%
Communication 8.2% 32.7%
Services publics 31.6% 26.4%

Actions américaines : encore les technos

Contrairement à la bourse canadienne, les titres de technologie constituent le principal secteur de la bourse américaine: ils représentent 24%de l’indice S&P500, dont plus de la moitié pour les FAANGM (Facebook, Apple, Amazon, Netflix, Google/Alphabet et Microsoft). La performance de 50,3% du secteur en 2019 (en USD et dividendes inclus) explique une bonne partie de la performance 31,5% du S&P500.

Les autres principaux secteurs de la bourse américaine n’ont pas trop mal fait non plus, mis à part le secteur de la santé dont la performance n’a été « que » de 20,8%. Malgré le ralentissement de la production, le secteur industriel a aussi connu un excellent rendement de 29,3%. L’énergie a été la seule ombre au tableau avec un rendement de 11,8%.

Une performance de 31,5% sur une année peut sembler élevée. Elle fait cependant suite à une baisse marquée au dernier trimestre de 2018, de sorte que la hausse depuis le 30 septembre 2018 est de 13,7%.

En fait, les montagnes russes des 5 derniers trimestres illustrent parfaitement ce qui sépare les investisseurs qui font de bons rendements à long terme de ceux – et ils sont malheureusement très nombreux – qui sont condamnés à faire des rendements médiocres. En effet, si les bourses ont fortement baissé au dernier trimestre de 2018, c’est que beaucoup d’investisseurs ont vendu afin de « protéger » leur capital. Ils ont donc vendu dans le creux du marché – fin 2018 – et ont manqué les excellents rendements du premier trimestre de 2019, ou pire encore s’ils n’ont toujours pas réinvesti.

Le tableau suivant illustre l’impact sur le portefeuille d’actions de celui ou celle qui aurait manqué les rendements du premier trimestre de 2019.

Graphique Coût market timing

Actions internationales : l’Europe coiffe le Japon

Les actions internationales des pays développés n’ont pu tenir la cadence des actions US mais ont tout de même rapporté 15,9% (en CAD) en 2019. La baisse de taux d’intérêt (symbolique) et le recours au « quantitative easing » par la Banque Centrale Européenne, ainsi qu’un vent de relatif optimisme en 2e moitié d’année explique que les actions européennes aient mieux fait que les actions japonaises, qui ont subi le contrecoup de la guerre commerciale trumpienne. Les actions anglaises ont aussi sous-performé, sans doute en raison de l’incertitude causée par Brexit.

Sans grande surprise, Hong Kong, aux prises avec des émeutes depuis l’été dernier et elle aussi victime collatérale de la guerre commerciale, de même que l’Espagne, aux prises avec l’instabilité politique, ont connu des résultats médiocres en 2019. Ils pèsent cependant trop peu dans l’indice pour affecter nos rendements de façon notable.

Marchés émergents : une excellente décennie suivie d’une mauvaise

Les résultats dans les marchés émergents sont plus mitigés, avec un rendement de 11,7% en CAD. Plusieurs des principales composantes de l’indice, telles que la Chine, Taiwan, le Brésil et la Russie ont bien fait avec des rendements allant de 17% à 43%. Cependant, la Corée du Sud, l’Inde, l’Afrique du Sud, de même les pays du sud-est asiatique et du Moyen-Orient ont tiré la moyenne vers le bas.

Contrairement aux années 2000, les marchés émergents ont offert des rendements nettement inférieurs aux marchés développés au cours de la dernière décennie – 3,7% annuellement pour l’indice MSCI Emerging Market Index contre 9,5% pour le MSCI World Index. Sans doute les attentes – et les cours boursiers – étaient-elles trop élevées en début de décennie.

Les actions chinoises notamment, ont généré des rendements inférieurs aux attentes malgré une croissance économique robuste depuis 10 ans.

L’Inde et l’Afrique du Sud sont 2 autres pays qui ont déçu les attentes élevées des investisseurs. On réalise de plus en plus que l’Inde, avec son important déficit d’infrastructure, la fragilité de son secteur financier et les dérives ultra-nationalistes du gouvernement Modi est peut-être un géant aux pieds d’argile plutôt que le tigre asiatique qu’on croyait. Quant à l’Afrique du Sud, la performance économique lamentable des dernières années laisse peu de place pour la croissance des profits et les rendements boursiers.

Malgré tout, les marchés émergents continuent à mériter leur place dans le portefeuille des investisseurs. Ils constituent le quart de la capitalisation boursière mondiale et génèrent 60% de la croissance économique mondiale[8]. Quoique plus volatils, leurs rendements boursiers cumulatifs depuis le début des années 2000 sont nettement supérieurs à ceux des marchés développés. On s’attend à ce que ce soit aussi le cas pour la prochaine décennie.

Obligations : les taux demeurent très bas

Malgré une performance négative au dernier trimestre (-0,9%), les obligations canadiennes ont quand même généré un excellent rendement de 6,9% pour l’année.

Après avoir atteint un creux de 1,1% en août, alors que le marché percevait un risque élevé de récession, le taux sur les obligations 10 ans du Gouvernement du Canada s’est stabilisé à environ 1,6% à la fin de l’année. Compte tenu du vent d’optimisme qui souffle sur la bourse, on se serait attendu à une plus forte remontée des taux 10 ans. Après tout, ces obligations servent surtout de police d’assurance dans le portefeuille équilibré.

Le paradoxe d’une bourse ou règne l’optimisme qui coexiste avec des taux obligataires aussi bas s’explique sans doute par l’excès de liquidité dans les marchés. On a déjà mentionné que le vieillissement de la population mondiale mène à une situation ou l’épargne excède les opportunités d’investissement. Dans un tel contexte, toutes les classes d’actifs sont poussées vers le haut : actions, obligations et immobilier.

La bonne tenue de l’économie canadienne a mené à un resserrement de l’écart de taux entre le Canada et les États-Unis, ce qui remet en question la pertinence de maintenir des obligations américaines dans le portefeuille.

Fiducies de placement immobilier (REITs) : une excellente décennie

Le contexte a été favorable aux fiducies de revenu en 2019 : une économie canadienne qui se porte bien et une baisse généralisée des taux d’intérêt à long terme. Leur rendement sur l’année a été de 21,8% malgré une légère baisse au dernier trimestre. Leur rendement annuel de 11,3% au cours de la dernière décennie a été nettement supérieur aux actions, ce qui n’est pas étonnant puisqu’elles sont sensibles aux variations de taux d’intérêt à long terme.

Il est peu probable que le contexte soit aussi favorable aux REITs au cours de la prochaine décennie. Selon diverses mesures, le Canada est un des pays ou l’immobilier est le plus surévalué. Par ailleurs, on voit mal un scénario ou les taux d’intérêt continuent à descendre, sauf en cas de récession. Il serait donc prudent de revoir nos anticipations de rendement pour les REITs pour la prochaine décennie.

[1] FTSE TMX Canada UniverseXM Bond Index
[2] S&P/TSX Capped Composite Index
[3] S&P 500 Index
[4] MSCI EAFE Index
[5] MSCI Emerging Markets Investable Market Index
[6]  FTSE Canada All Cap Real Estate Capped 25% Index
[7] 5,6% annualisé depuis le lancement de la firme en février 2017 vs 4,3% pour la moyenne des fonds « Canadian Neutral Balanced ». Sources : Fundata et Archer
[8] Fonds Monétaire International, IMF Data Mapper