Votre conseiller financier agit-il dans votre meilleur intérêt?
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Lorsqu’on se fait soigner par son médecin, l’idée qu’il puisse être en conflit d’intérêt ne nous traverse pas l’esprit. Par exemple, on sait que quand il nous prescrit un médicament, c’est dans notre meilleur intérêt qu’il le fait; il ne reçoit pas de commission de vente des compagnies pharmaceutiques.
Malheureusement, on n’a pas la même garantie lorsqu’on traite avec un conseiller financier. La plupart d’entre eux sont rémunérés, en partie ou en totalité, en fonction de leurs ventes de produits financiers. Bien qu’ils soient tenus de vous proposer un produit qui « convient » à votre situation et vos objectifs, ils ne sont pas tous obligés de vous offrir celui qui est dans votre meilleur intérêt. Par exemple, un conseiller peut vous offrir un fonds mutuel comportant des frais de 2,3% plutôt qu’un fonds négocié en bourse à 0,05% de frais. Les 2 produits « conviennent » à votre profil et vos objectifs, sauf que votre conseiller sera mieux – souvent beaucoup mieux – rémunéré s’il vous vend un fonds mutuel.
Pour avoir une idée de l’impact des conflits d’intérêts – et conséquemment des frais – sur votre capital et votre revenu de retraite, consultez notre article : Comment augmenter votre revenu de retraite de 50%.
Les organismes qui réglementent le secteur financier au Canada (incluant l’Autorité des marchés financiers au Québec) ont énoncé 5 principales préoccupations dans la relation entre le client et son conseiller (1) :
Dans un avis publié en décembre 2016, l’AMF note de nombreux conflits identifiés lors d’un récent sondage auprès des conseillers financiers canadiens (2). Parmi les plus flagrants, notons :
Le document énumère ainsi 18 conflits d’intérêts qui ont été identifié chez les firmes canadiennes et qui, en bout de ligne, diminuent votre rendement et la qualité du conseil que vous recevez.
Vous l’avez compris, la majorité des conflits d’intérêt sont liés à la rémunération ou autres avantages pécuniaires de votre conseiller. Vous devez donc vous assurer de bien comprendre comment votre conseiller est rémunéré puisque ça influence les conseils qu’il vous donne, les frais que vous payez et, en bout de ligne, votre rendement et l’atteinte de vos objectifs financiers. Voici les questions que vous devriez poser à votre conseiller :
Vous devriez faire affaire un conseiller financier réellement indépendant, dont la rémunération est en fonction de la taille de votre portefeuille, qui ne reçoit aucune rémunération de tierces parties ou de ventes croisées et qui est libre d’utiliser les meilleurs véhicules de placement disponibles – incluant les fonds négociés en bourse.
(1) Document de consultation 33-404 des autorités canadiennes en valeurs mobilières
(2) Avis 33-318 du personnel des ACVM, Analyse des pratiques de rémunération des représentants